Un triste record.

Le 13 février, l’étendue de la glace de mer autour du continent du pôle Sud « est tombée à 1,91 million de km carrés », soit l’étendue la plus faible jamais enregistrée depuis le début des mesures satellites, selon le Centre national américain de données sur la neige et la glace (NSIDC)

La superficie de la glace de mer du pôle Sud est la plus faible jamais enregistrée depuis 1979. De quoi aggraver le dérèglement climatique de la région et la débâcle de la calotte glaciaire.

C’est une situation extrême.

« Nous entrons dans un régime où la banquise antarctique n’est plus à l'abri du changement climatique »

Depuis 40 ans, la moyenne de glace subsistant au plus fort de l’été restait stable, contrairement à la banquise de l’Arctique où la fonte s’accélère régulièrement. Mais la fonte élevée constatée depuis 2016 en Antarctique laisse craindre qu’une tendance significative à la baisse soit en train de se mettre en place.

Quelles que soient ses causes, cette fonte aggrave le dérèglement climatique de la région, dans une forme de cercle vicieux. D’une part, la disparition de la banquise expose les plates-formes flottantes bordant la calotte glaciaire à l’action des vagues et à des températures plus élevées, entraînant la rupture des zones les plus fragiles. Or ces parties côtières font office de « bouchons » pour les glaciers qui sont en amont, ralentissant leur écoulement vers la mer. Avec moins de banquise, l’eau devient moins froide et moins dense, ce qui fait aussi davantage fondre les plates-formes de glace …

une évolution catastrophique est à craindre

La calotte glaciaire, épais glacier d’eau douce recouvrant l’Antarctique, est particulièrement surveillée par les scientifiques, car elle contient suffisamment d’eau pour provoquer une montée du niveau des océans catastrophique si elle venait à fondre.

Depuis plusieurs années, l’ouest de l’Antarctique inquiète particulièrement les chercheurs tant les glaciers géants qu’il abrite sont fragiles. Thwaites, surnommé « le glacier de l’Apocalypse », est au bord d’un point de bascule, de même que Pine Island. « Désormais, on a peu d’espoir que l’on n’aille pas vers une évolution catastrophique de l’Antarctique de l’Ouest », avertit Nicolas Jourdain, chercheur à l’Institut des géosciences de l’environnement à Grenoble. Un effondrement de Thwaites entraînerait une élévation du niveau des mers de 65 cm, tandis que la disparition de l’ensemble de l’Antarctique de l’Ouest, à l’échelle de plusieurs siècles voire d’un millénaire, pourrait faire grimper les océans de plus de 3 mètres.