des œuvres exceptionnelles dans l’église de Montmirey-la-Ville

Dans l’église Saint-Didier de Montmirey-la-Ville sont conservés deux hauts-reliefs en terre cuite émaillée, non achevés, qui se font face dans les deux chapelles latérales. .

Ces pièces sont l’œuvre du sculpteur Ferdinand Chifflet (1812-1879).

Saint Louis portant la couronne d’épines Saint Louis portant la couronne d’épines
Leurs sujets se rapportent à la vie de Saint Louis : Saint Louis portant la couronne d’épines et Saint louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes. Ces deux œuvres sont exceptionnelles du fait de leur matériau, de leur dimension et aussi de leur histoire.

Des sculptures commandées par le comte de Chambord à la gloire de saint Louis (Louis IX), roi de France.

À la mort du sculpteur, une partie de son fond d’atelier — dont ces hauts-reliefs — est léguée à sa nièce par alliance Blanche Ménans (qui avait épousé en 1872 le baron Henri Picot d’Aligny). Le couple les fait déposer en 1902 dans l’église de Montmirey-la-Ville. Dans ses souvenirs publiés et illustrés, Blanche Ménans écrit que ces hauts-reliefs avaient été prévus jadis pour le comte de Chambord, et qu’ils n’étaient pas achevés à la mort de ce dernier en 1883.

En réalité, ces œuvres restèrent inachevées à la mort de Chifflet en 1879. Les hauts-reliefs pouvaient-ils être destinés au château de Chambord, ou plus vraisemblablement à sa chapelle ? Cela paraît difficilement concevable puisque cette chapelle était déjà figée dans sa décoration classique du XVIIe siècle.

Ces deux pièces auraient davantage eu leur place dans l’église de la commune de Chambord, dédiée au culte de Saint-Louis. En effet, sa restauration par la duchesse de Berry entre 1830 et 1855, dans le style néo-gothique, aurait pu les accueillir dans une concordance stylistique parfaite.

Ferdinand Chifflet, un artiste franc-comtois du 19e siècle

Saint louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes Saint louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes
Ferdinand Chifflet, né en 1812 à Montmirey-la-Ville, est le fils de Ferréol Chifflet d’Orchamps, premier président à la cour de Besançon, qui a acquis le château de Montmirey-la-Ville après la vente de l’hôtel Chifflet de Besançon.

Très jeune, Ferdinand est attiré par les arts, la peinture et surtout le dessin. Son père le destine cependant à une carrière de magistrat et il doit attendre la mort de celui-ci pour concrétiser sa passion. Il est autodidacte, ne semblant pas avoir suivi de formation académique dans ce domaine, mais il s’insère très vite dans la vie artistique franc-comtoise et deviendra président de l’Académie des Belles-lettres, arts et sciences de Besançon.

Il s’engage aussi politiquement comme royaliste et se fait le défenseur du patriotisme franc-comtois. Il voyage beaucoup en Europe et en rapporte de nombreux albums de dessins.

A partir de 1855 environ, il s’adonne aussi à la sculpture sur terre cuite, émaillée ou non. La famille résidant à Recologne, il utilise la terre marneuse locale qui se laisse bien modeler.

Son style est très personnel, dans l’esprit du néogothique, inspiré de la redécouverte du Moyen Age à cette époque.

Ferdinand Chifflet meurt à Besançon en 1879, dernier du nom, n’ayant pas eu d’enfants.

Il lègue la très riche bibliothèque des Chifflet à Henri, baron d’Aligny, son neveu.

Le haut-relief, quésaco ?

Aux dimensions souvent monumentales, désigne un type de relief sculpté, où les figures sont très en saillie sur la paroi. Leur profondeur dépasse la moitié du volume de la sculpture. Au contraire, dans le bas-relief, la profondeur des sujets est inférieure à la moitié de ce volume.

La ronde-bosse est une technique de sculpture en trois dimensions de l’Antiquité qui, contrairement aux hauts-reliefs et aux bas-reliefs, n’est pas physiquement attachée à un fond mais repose sur un socle.

Chantal Perroux-Muller Par Chantal Perroux-Muller Sylvie de Vesvrotte et Sylvie de Vesvrotte

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