EDF connait en continu de nombreuses avaries
Très éprouvé par les déboires de la construction de l’EPR de Flamanville (dix ans de retard sur le calendrier initial et triplement du coût prévu…), EDF connaît aussi de gros ratés avec ses moteurs « diesels d’ultime secours » (DUS).
Pour rappel, à la suite de la catastrophe de Fukushima en mars 2011 où les groupes électrogènes alimentant la centrale japonaise avaient fait défaut, l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) avait en 2012 imposé à EDF d’installer, sur chacun de ses 58 réacteurs nucléaires, deux moteurs de secours autonomes. Capables de résister à des inondations et à des aléas extrêmes de températures, ils devaient être abrités dans des bâtiments bunkerisés et dotés d’une réserve de 120 000 litres de carburant pour faire face à une éventuelle coupure d’électricité.

Lors de tests des moteurs, des départs de feu sont survenus. Le risque d’incendie n’ayant pas été écarté après 6 départs de feu, l’électricien a été contraint le 12 juin 2020 de demander aux exploitants de ne plus démarrer les moteurs et de déclarer indisponibles les DUS Nogent 1, Nogent 2, Cattenom 2, Cattenom 3, Golfech 1 et Golfech 2.
Et toujours pas de solution fiable : le 14 juin 2022 à la centrale nucléaire de Flam’anville le moteur diesel d’ultime secours a pris feu pour la 3e fois (cela s’était déjà produit les 25 février et 6 avril 2021).
C’est un grave problème pour la sûreté nucléaire. Non seulement nos centrales ne peuvent pas compter sur leur ultime filet de sécurité, mais cela dénote aussi un défaut de qualité dans l’analyse des incidents.