et sans avion

Dans l’esprit de nombreux Français on ne saurait quitter le territoire national sans avion, ni se rendre en France dans les plus belles destinations sans voiture…

Déjà dans la vie quotidienne, on les utilise au moindre prétexte, alors raison de plus pour un séjour de plusieurs semaines ! La crise sanitaire, le dérèglement climatique et les tensions énergé¬tiques nous obligent à repenser la mobilité et à nous déplacer autrement.

DES VACANCES EN TRAIN, QUELLE IDÉE ?

Toute l’Europe est accessible en train ou en bateau, et les TGV et les trains de nuit en cours de résurrection permettent de raccourcir les distances. Un train qui fait Berlin-Dresde-Prague-Vienne-Budapest sur une journée, ça fait déjà rêver non ?

Et à destination les solutions sont multiples : le vélo peut assurer les derniers kilomètres, la plupart des stations touristiques importantes sont accessibles en train, et dans les autres pays d’Europe, les parcours terminaux, même par autocar, sont bien mieux organisés qu’en France : tout le monde connaît le Car Postal suisse qui attend les voyageurs dans la cour de la gare, quand ce n’est pas sur le quai…

LES VACANCES SANS VOITURE C’EST POSSIBLE, MÊME EN FAMILLE

Ce qui change c’est l’organisation : en voiture on peut improviser, partir à l’aventure, s’arrêter n’importe où, voire dormir dans la voiture. Sans voiture il vaut mieux réserver à l’avance (les trains, les hôtels…) et choisir son lieu de villégiature et les promenades en fonction des possibilités de transport. C’est le contraire du « tout, tout de suite ». Mais cela marche, c’est même le moyen d’amener de la sérénité dans nos vacances.

Quelques exemples :

Les vacances urbaines : il y a beaucoup à découvrir dans nos grandes villes d’Europe (Rome, Berlin, Barcelone, Prague, Gênes, etc.), une semaine pour chacune y suffit à peine. L’exemple même d’endroit où la voiture est un boulet, d’autant que ces grandes agglomérations disposent d’un système de transport public puissant. Et l’hébergement en appart’hôtel en ville offre la même souplesse qu’un gîte rural.

Les îles : Belle-Île sans voiture par exemple, facile d’accès en train (Gare de Quiberon en été, l’affluence est digne d’une gare secondaire des années 50 !), bateau plus facile d’accès et moins cher qu’avec une voiture, location de vélos sur place, qui permettent d’aller partout (l’île fait 10 x 17 km).

Une ville moyenne au centre d’une « étoile ferroviaire » comme Brive ou Périgueux : on peut visiter la ville elle-même et explorer facilement les alentours, de nombreuses gares rurales sont autant de points de départ de balades à pied ou à vélo. Sans oublier les « étoiles cyclables » comme Royan avec sa Vélodyssée et ses dix itinéraires de visite à vélo le long des estuaires de la Seudre et de la Gironde…

LABEL TOURISME SANS VOITURE

Certains territoires se sont fait un label autour du tourisme sans voiture. Par exemple Berchtesgaden, au sud de la Bavière, c’est l’une des régions d’Europe qui a conçu un système de transport à la hauteur de ses paysages. Bonne desserte en trains bien qu’à l’extrémité d’une ligne secondaire (avec même des Intercités longue distance !), un réseau de bus en toutes directions cadencé à l’heure, y compris jusqu’à Salzbourg tout proche, ou sur de magnifiques routes de montagne. Et surtout un « forfait bus » est inclus d’office dans le prix de l’hébergement, ce qui rend le réseau gratuit dans un rayon de 15 km !

En France, la station de Chamonix offre également aux touristes hébergés en hôtellerie le pass Chamonix Bus pour se déplacer gratuitement dans toute la Vallée.

ET POUR ACHETER MES BILLETS ?

Vous ne trouverez pas tous les trains de votre trajet si vous faites votre recherche horaire sur un site français : la base de données SNCF « oublie » en effet tous les trains de l’Île-de-France, ne connaît pas les trajets avec plus de deux correspondances, et a une fâcheuse tendance à proposer les trajets en TGV plutôt que les trains classiques. Sans compter que la possibilité de transporter son vélo fait souvent l’objet d’informations erronées.

Il est conseillé de faire les recherches horaires, y compris pour la France profonde, sur le site de la Deutsche Bahn* ou des Chemins de fer Suisses* bien mieux renseignés. Puis d’acheter vos billets sur les sites français en tronçonnant le trajet ou en imposant des « via » afin de trouver vos trains. Pour vos billets à l’étranger, il vaut mieux les acheter sur des sites alternatifs comme Trainline* qui vous proposera toujours des réductions intéressantes.

Et si vous faites une partie des trajets à vélo, le site Geovelo* vous calculera des itinéraires optimisés par des routes tranquilles ou des voies cyclables, à l’écart du tohu-bohu motorisé.

Gilles LAURENT Par Gilles Laurent, article initialement publié dans FNAUT infos n°289 (mai-juin 2021) lire l’article dans le bulletin

Cliquez sur l’image ci-dessus pour découvrir le texte publié dans le bulletin 54 !

LA CARTE INTERRAIL POUR DÉCOUVRIR L’EUROPE

vous permet de voyager sans limite en train ou en ferry dans 33 pays un certain nombre de « jours de voyage » sur une période de 15 jours à 3 mois, ainsi qu’un aller-retour dans votre pays. Valable dans toute l’Europe et la Turquie, sauf Russie, Ukraine, Biélo¬russie, Albanie et Kosovo. https://www.interrail.eu/fr