inquiétude dans 11 réacteurs nucléaires

Jeudi 14 avril 2022, EDF a annoncé qu’un phénomène de « corrosion sous contrainte » a été détecté sur des portions de tuyauterie de quatre réacteurs nucléaires. Un problème déjà rencontré sur cinq autres réacteurs.

En effet, EDF repérait déjà des problèmes de corrosion dans les centrales nucléaires de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime) en 2021.

Aujourd’hui le groupe avoue avoir détecté des « phénomènes de corrosion sous contrainte » lors de contrôles d’inspection sur 4 autres réacteurs à Chinon (Indre-et-Loire), Cattenom (Moselle), Flamanville (Manche) et Golfech (Tarn-et-Garonne). Si jusque-là ce problème de corrosion ne concernait que des réacteurs de 1.300 et 1.450 MW, les plus puissants et récents du parc français, cette fois-ci les réacteurs concernés font partie des 32 de la série 900 MW, modèle le plus ancien qui constitue la majorité du parc nucléaire français.

Le 21 avril, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a précisé que le réacteur 3 de la centrale de Cattenom, avait été arrêté en mars à la demande du Luxembourg voisin, pour vérifier qu’il n’était pas touché par le souci de corrosion sous contrainte et les risques de fissures sur le système de sécurité du circuit primaire (celui qui a pour vocation de refroidir le circuit primaire en cas d’incident) qu’il provoque.

Entre les effets de cette défaillance et les fermetures « classiques » pour entretien ou visite décennale, seuls 30 réacteurs sur 56 fonctionnent en France aujourd’hui, soit à peine plus de 50 % de la capacité totale du parc… Cette mise à l’arrêt des réacteurs a conduit EDF à réduire son objectif de production nucléaire annuel initial de 345-365 TWh à 295-315 TWh, le niveau le plus bas depuis trente ans. Le taux de disponibilité des centrales ne cesse de se dégrader ; Il était de 80,8 % en 2015, 74 % en 2019, et 71,9 % en 2020.

Et l’hypothèse d’un défaut de série n’est pas encore écarté…