on peut se passer des engrais azotés de synthèse affirme l’INRAe
De nombreux travaux récents montrent que, à surface agricole constante, il est possible d’assurer l’approvisionnement alimentaire de la France, de l’Europe et du Monde sans engrais industriels azotés.
Le principal obstacle à la réalisation d’un tel scénario réside en réalité dans des verrouillages sociotechniques et politiques qui contraignent aujourd’hui l’agriculture conventionnelle, et empêchent d’envisager des options durables.
Ainsi, justifier une course à l’intensification agricole par l’accroissement prévu de la population mondiale relève d’une vision marchande de l’agriculture. Promouvoir la souveraineté alimentaire, par des méthodes agroécologiques en rupture avec celles de l’agriculture industrielle est une option bien plus prometteuse, mais elle implique de sortir du paradigme de l’hégémonie des engrais de synthèse.
La biogéochimie montre qu’il est possible de « Nourrir le Monde » et de sauvegarder la qualité de l’environnement et sa biodiversité sans recours à la synthèse artificielle des nitrates.
La flambée actuelle du prix des engrais de synthèse, indexé sur celui du gaz, et le bouleversement de l’approvisionnement en céréales lié à la guerre en Ukraine, rendent plus pertinente encore cette orientation stratégique de long terme rompant avec l’intégration toujours plus grande dans des marchés mondiaux dont apparaît la très grande vulnérabilité.