Conflits et dépendance énergétique liés aux dérèglements climatiques
Pour un accès facilitateur à la mer Noire, l’or noir, de nouvelles sources d’énergie nucléaire et un tracé optimal de gazoduc, la Russie piétine ses frères. Cette guerre meurtrière menace aussi l’humanité et l’environnement de catastrophes nucléaires.
Exode mondial
Le rapport du Groupe International d’Experts du Climat (GIEC) de février 2022, rédigé par 270 scientifiques de 67 pays, évoque les incidences à venir des changements climatiques sur les migrations de populations avec en particulier 1 milliard d’habitants des régions côtières menacés en 2050. De plus, il estime que 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes très vulnérables aux changements climatiques. Les vulnérabilités de l’homme et des écosystèmes sont interdépendantes, avec des modèles de développement non durable qui augmentent considérablement les risques. Le continent Africain, même s’il a le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre, est le territoire le plus fragile et sensible en termes de pauvreté, de déracinement, de malnutrition, d’inégalités d’accès à l’éducation, à la santé et à la sécurité alimentaire ou encore d’instabilité politique. Mais tous les continents sont concernés et sont en retard dans leurs politiques d’adaptation.
Recommandations stratégiques des experts
En septembre 2021, le rapport Groundswell formulait des recommandations pour freiner les migrations climatiques et nous préparer à ces flux inévitables : réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre ; intégrer les migrations climatiques internes ; produire des résultats positifs dans le domaine du développement ; investir dans une meilleure compréhension des facteurs des migrations climatiques internes afin d’éclairer des politiques bien ciblées.
Le rapport du Giec d’avril 2022, sur les solutions à mettre en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, insiste sur l’importance de changements dans nos modes de vie et nos comportements, pouvant réduire de 40 à 70 % les émissions de gaz à effet de serre en 2050 et améliorer santé et bien-être. Le Giec appuie sur la nécessité de remplacer les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par des sources d’énergie bas-carbone ou neutres (hydroélectricité, photovoltaïque, éolien…), mais aussi de mettre en place des techniques d’élimination du dioxyde de carbone (plantations d’arbres, extraction du CO2 de l’atmosphère…) et surtout de procéder à une plus grande sobriété par l’alimentation (moins carnée, limiter le gaspillage), le logement (isolation), le télétravail, les mobilités douces…
Les territoires doivent alors repenser l’urbanisme, en prévoyant les migrations à venir et en favorisant une consommation d’énergie réduite, par exemple en créant des villes compactes et piétonnes, l’électrification des transports collectifs en combinaison avec des sources d’énergie à faibles émissions et une meilleure absorption et stockage du carbone en utilisant la nature. Un changement sociétal vers une sobriété solidaire de consommation est alors nécessaire mais pas suffisant.
Lors de la campagne présidentielle, l’absence de débat sur la transition écologique et climatique s’est avérée. Or cette transition ne se résume pas seulement à des changements de comportement, des progrès technologiques, une amélioration de la formation ou une hausse des financements adaptés ; elle suppose aussi notamment une nouvelle organisation des territoires (rapprochement domicile/travail/commerce/loisir), une nouvelle économie écologique (circulaire, de proximité…), un nouveau mode de consommation (privilégiant les produits propres et évitant le gaspillage) et une nouvelle démocratie citoyenne et solidaire. Nous vivons une période de bouleversement nécessaire des pensées et des pratiques dans tous les domaines et nous nous devons d’être solidaires dans nos actions.
Pour l’indépendance énergétique, parions sur les énergies renouvelables !
Les frontières géographiques des énergies et de l’économie paraissent bien virtuelles quand on sait que chaque bâtisse individuelle ou collective peut autoproduire son énergie renouvelable. Pour le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, le GIEC met en évidence des vérités fondamentales : «La première est que le charbon et les autres combustibles fossiles étouffent l’humanité», insiste António Guterres.
Une nouvelle étape est à franchir de toute urgence, une politique énergétique responsable et tournée vers l’avenir est décisive non seulement pour l’économie et l’environnement, mais aussi pour une paix durable. Il est alors nécessaire de repenser les stratégies énergétiques de chaque nation. Les énergies renouvelables (solaire, éolienne…) peuvent contribuer, selon les scientifiques membres du Giec, à sortir de cette dépendance collective, à réduire les gaz à effet de serre et a fortiori les conflits.
Otan en emporte le vent et le soleil…
par Nathalie Rude
« L’abdication » des dirigeants mondiaux est « criminelle », dénonce António Guterres. Malgré les appels répétés à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences du changement climatique s’accélèrent, conduisant à « une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète », ont alerté les experts de l’ONU sur le climat, notant qu’« agir maintenant peut assurer l’avenir » de la planète.
Il reste 3 ans pour agir drastiquement.
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