Les défauts de l’EPR chinois menacent-ils celui de Flamanville ?

Le 30 juillet 2021, TNPJVC, l’exploitant de la centrale nucléaire de Taishan en Chine, mettait à l’arrêt le réacteur n° 1. En cause, des défauts sur le combustible nucléaire conduisant notamment à une contamination anormale du circuit primaire par des gaz radioactifs.

Ce réacteur chinois de 1750 MWe, le plus puissant au monde, était le premier EPR à être mis en service en décembre 2018. Les anomalies avaient été détectées dès octobre 2020 et rendues publiques en juin 2021.

Le 22 février dernier, la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD), association née en mai 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, interrogeait EDF, qui est actionnaire à 30 % de la centrale de Taishan aux côtés du groupe chinois CGN et qui a fourni la technologie EPR, sur les causes des dégradations et des fuites radioactives constatées sur le combustible de la centrale nucléaire chinoise, et sur leurs implications pour l’EPR de Flamanville en termes de sûreté, de coûts et de délais.

La réponse d’EDF ouvre de nouvelles pistes d’investigation sur la rupture des dispositifs de maintien, sur les frottements entre assemblages et enveloppe métallique… et l’omission délibérée de questions sensibles est particulièrement instructive, en particulier le silence sur le devenir des assemblages de combustible neuf livrés à Flamanville et dépourvus des améliorations requises pour éviter les problèmes constatés à Taishan.

Les difficultés d’EDF viennent d’être confirmées par l’annonce d’un retard d’au moins 4 mois dans l’envoi du rapport exigé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) sur cette question.