Un rêve de maraîchers

Comme une graine d’histoire en train de germer

à Vigearde, les champs alléchants sont biologiques

Si pour certains le métier coule de source, pour d’autres il fait partie d’un rêve. Adrien, originaire de La Barre, après avoir voyagé longtemps, semble vouloir prendre racine avec un rêve dans la tête. Guenièvre, originaire de Strasbourg, a toujours rêvé d’un retour à la terre, car la famille maternelle travaillait déjà la terre. Alors tous deux suivent une formation de maraîcher à Nantes pour obtenir un Brevet Professionnel Responsable d’exploitant agricole (BPREA). Et les voilà ensemble, à la recherche d’une terre à travailler… C’est un peu partir de rien pour eux, car tout est à faire. En premier lieu, trouver la terre. Pas facile de trouver, semble-t-il, si l’on n’hérite pas d’une exploitation familiale… puis, chercher un financement, remplir des dossiers, se lancer dans l’inconnu. Tout un travail préparatoire avant de commander les graines à semer… Mais tout cela ne semble guère effrayer nos deux amis. La terre est trouvée, dans le pays de Dole, à Vigearde, commune de Romain, rue des Sages : c’est peut-être là une sage décision ! Et les voilà en charge d’un terrain de 3,5 hectares. La terre est en prairie et culture de maïs (3 ans de conversion sont alors nécessaires). Avec leurs quatre bras, en 4 ans ont surgi 5 serres de plantation, 1 serre de semis et 2 hectares de terre productive, ainsi qu’un verger de 2000 m2. Voici donc l’énergie de la jeunesse à l’œuvre ! La priorité est aux champs qui doivent devenir alléchants. Le nom est ainsi trouvé pour l’exploitation. Il faut alors lui donner un rythme cardiaque. Et ce seront les alternances de leur présence aux champs et aux marchés qui vont rythmer les travaux et les jours.

« Les Champs Alléchants » sont présents toute l’année au marché bio de Dole, cours St Mauris, le jeudi de 16h à 19h.

En été, du 18 juin au 3 septembre, le marché se prolonge dans la soirée. Au milieu de tous les autres exploitants bio, ils proposent, outre leurs légumes bio et leurs salades fort alléchantes, des frites « maison » qui acquièrent peu à peu un franc succès sur la place. Des tables et des bancs sont à disposition, ainsi que des braseros pour faire des barbecues. Il y a même de la musique pour vous accompagner lors de vos dégustations. Si vous n’y avez jamais été, allez-y l’été prochain vous y passerez de très bons moments !

et le dimanche matin sur la place Arthur Gaulard à Dampierre, de 8h30 à 12h30.

On peut y boire un café et rencontrer les clients fidèles de toute part. Il n’y a qu’une table, mais vous pouvez vous y inviter. C’est joyeux et l’on y apprend toutes les informations des activités de la région. Et peut-être une activité pour le dimanche après-midi ! Guenièvre et Adrien présentent sur leur stand les légumes bio traditionnels, mais ils expérimentent aussi des produits méconnus dans la région. Car après tout, découvrir de nouvelles variétés de tomates, de poivrons, d’aubergines ou de fruits (kiwano, pastèque) ou légumes retrouvés (daïkon, jaune du Doubs…). C’est plaisant ! Puis, Guenièvre vous glisse à l’oreille de savants conseils pour les recettes de ces légumes oubliés.

une quantité de combats à mener de front

Il peut y avoir des difficultés d’ordre pratique et financier au sein de l’exploitation. Elles peuvent aussi être météorologiques (sécheresse) ou provoquées par des agents perturbateurs (le doryphore par exemple). Cette année 2020 est décisive pour les deux maraîchers. La Dotation Jeunes Agriculteurs sera attribuée définitivement si l’exploitation est jugée viable. Le petit secret de Guenièvre et Adrien réside certainement dans leur persévérance, leur accueil et leur sourire. Mais il est aussi que l’une chante et l’autre joue de la guitare. Leurs concerts, peu nombreux faute de temps, sont un moment fort agréable. C’est peut-être une manière de faire vibrer les harmoniques dans l’air du temps. Une belle manière de rendre hommage à ce que la terre nous apporte toujours : de la nourriture pour la tête et pour les pieds, pour mieux avancer…

Par Augustine Michel