sculpteur d’images, artiste de land art, photographe, poète, calligraphe

En 2010, Kiron expose à la Biennale des Arts de la Communauté de communes Jura Nord sur la thématique « Sculptures en plein air » dans le parc de Gendrey.

Son installation « Sur le chemin des peaux de pierre en hommage à Beuys sauvé des airs » était une action symbolique de philosophie. Le 16 mars 1944, sur le front russe, en mission en Crimée, le bombardier Stuka de la Luftwaffe, dans lequel Joseph Beuys sert comme mitrailleur arrière, est abattu. L’avion fait une descente en vrille et Beuys est éjecté sans parachute. Si le pilote meurt sur le coup, Beuys survit au choc, ayant été projeté dans la neige. Il aurait été retrouvé inconscient mais vivant par des nomades tatares. Ces nomades lui auraient donné du miel en guise de nourriture et l’auraient sauvé du froid en enduisant son corps de graisse et en l’enveloppant de feutre jusqu’à complète guérison.

« C’est un acte d’Om manité. Au lieu d’humanité, je dis Om manité. Reconnaître son Om manité, c’est ne pas oublier. Ne pas oublier que l’on n'est qu’un homme, un mortel ».

Cette expérience marquera l’œuvre de Beuys par l’utilisation des matériaux de sa survie : graisse, cire et feutre. Beuys est nommé professeur de sculpture monumentale à Düsseldorf, en 1961. Selon Beuys « tout homme est artiste et si chacun utilise sa créativité, tous seront libres ».

L’hommage à Beuys de Kiron est une sculpture land art qui partait du haut des arbres pour atterrir dans le chemin de l’école du parc de Gendrey. Elle est aussi appelée par Kiron : Les portes du vide. « Parce que la nature a horreur du vide. Le vide c’est la mort ».

Peaux de pierre (Kiron, Biennale des Arts 2010) Peaux de pierre (Kiron, Biennale des Arts 2010)

Les peaux de pierre sont d’immenses papiers fabriqués par Kiron à base de peaux de papier et de poussière de verre. On a la sensation de cuir tendre au touché, avec une certaine élasticité, une sensation de peaux d’homme ou d’animal. Kiron garde bien secrète leur fabrication.

Dorothée et Andreas Malaer, guidés par Arlette Maréchal et Denis Perez, rencontrent Kiron lors de cette biennale de 2010 et l’invitent alors l’année suivante à présenter une œuvre pour le cheminement artistique remarquable qu’ils ont conçu à travers le bois de Malans (70), jusqu’au bord de l’Ognon : Ile Art.

Échappée de cailloux (Kiron, Biennale des Arts 2012) Échappée de cailloux (Kiron, Biennale des Arts 2012)

En 2012, Kiron expose « L’échappée de cailloux », accrochée à un cèdre de l’Atlas. Une œuvre gracieuse évoquant « une disparition, comme un chemin infini à la limite de la perception ». Un ensemble de fils et de galets percés, « c’est une forme de tissage dans l’espace ». Kiron sculpte l’espace d’un poids léger.

Au bout de cette installation, la maquette du « Portail des cailloutis : un respire thoracique » apparaît au public avant sa mise en place grandeur nature à Ile Art, où le portail en Corten s’ouvre depuis 2013. Ce portail fonctionne comme une cage thoracique en pleine respiration. À sa création, Kiron est très essoufflé et a des difficultés respiratoires suite à la fabrication des peaux de pierre. La poudre de verre a endommagé ses poumons, jusqu’à ne plus pouvoir respirer sans un masque à oxygène quelques années après.

Portail des cailloutis Portail des cailloutis
Peaux de Papier (Kiron, Biennale des Arts 2014) Peaux de Papier (Kiron, Biennale des Arts 2014)

En 2014, dans le parc de Gendrey, installation des « Peaux de Papier », carrés lestés de leurs cailloux. « Cette œuvre est aussi appelée “icône à la feuille” en hommage au végétal. Icône, car il s’agissait de faux carrés comme les icônes : des surfaces de concentration ».

En 2016, toujours depuis le cèdre de l’Atlas de Gendrey, installation des effigies sur des cadres de bambou, « EnVolée des effigies ».

EnVolée des effigies (Kiron, Biennale des Arts 2016). En premier plan sculpture de Michel Laurent (présent à Ile Art et à l’entrée du parc de Gendrey avec savoir fer) EnVolée des effigies (Kiron, Biennale des Arts 2016). En premier plan sculpture de Michel Laurent (présent à Ile Art et à l’entrée du parc de Gendrey avec savoir fer)

En 2018, « Les esprits » de Kiron ont occupé le parc, esprit de l’art, esprit de l’amour, esprit félin, esprit du vent, de l’eau, de l’air, du feu, du jardinier… Suspendus à un câble en zigzag, entrelacés dans les arbres, au début du chemin de l’école du parc de Gendrey. « Ces esprits, menés par le grand esprit se chuchotent à l’oreille ». L’année suivante ces esprits virevoltaient dans le vent sous le magnifique lavoir d’Aubigney lors d’une exposition menée par Arlette Marechal et Denis Perez. De même, en 2018, nous avons eu la chance de découvrir la collection de dessins de Kiron, à l’encre d’imprimerie qui donne une sensation de laque de Chine.

Parallèlement à ces installations, Kiron a participé activement aux manifestations de l’association Ile Art, à Malans, où l’on peut découvrir « la Portée », représentant le bref passage de la vie humaine. Kiron installe deux câbles tirés dans les arbres qui suspendent des cailloutis. « Cet ensemble est comme une partition musicale » qui marque le temps à un moment où Kiron en quête d’une greffe des poumons attend de respirer à nouveau.

CaiLLoutis CaiLLoutis

Depuis le 31 mai 2019, Kiron renaît grâce à un don de jeunes poumons. Il s’est fait visiter par les poumons de Vincent Clément, un jeune inconnu de 20 ans, baptisé ainsi par Kiron : « Vincent parce qu’il est venu en moi et par Clémence ».

Rendez-vous à Ile Art à Malans, le dimanche 27 juin 2021

Rendez-vous avec Dorothée Malaer, Arlette Maréchal (présidente d’Ile Art), Denis Pérez, Kiron et Jérôme Marcel pour découvrir les œuvres des artistes européens de Ile Art à Malans, le dimanche 27 juin 2021, à 15 h, au début du parcours au nord du village.

Nathalie Rude Par Nathalie Rude (Romain)

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