Il est pourtant urgent de changer de modèle…
Devant les députés, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a répondu le 30 avril 2020 aux inquiétudes des producteurs d’agrocarburant en annonçant des mesures pour sauvegarder la production française.
'' Ce n’est pas à la réglementation, mais à l’agriculture de s’adapter aux changements climatiques ''
L’agro-industrie va donc pouvoir continuer à consacrer des milliers d’hectares de cultures de céréales et d’oléagineux pour produire, moyennant aides publiques, de l’alcool et des diesters à mettre dans les bagnoles… La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), syndicat majoritaire, réclamait au profit du maïs, « la possibilité de déroger à la mesure de diversification des assolements lorsque les semis des cultures de printemps n’ont pu être réalisés », appelant aussi de ses vœux « une ambition réelle en matière de stockage d’eau et d’irrigation ».
« Stocker plus d’eau, préconiser la culture du maïs : des solutions datées et inadaptées », a répondu le 6 mai France Nature Environnement (FNE) qui critique l’intention de la FNSEA de « s’accaparer une ressource de plus en plus rare » et de promouvoir le maïs, alors même que l’urgence de l’autonomie protéique exigerait de remplacer immédiatement le maïs par le soja, culture d’été dont le besoin en eau est deux fois moindre.
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Il faut une réforme en profondeur des pratiques agricoles
Les alternatives existent : il faut diversifier les cultures, réhabiliter le sorgho, la luzerne et les céréales d’hiver, arbitrer entre productivité maximale et sécurité des exploitations. L’État et les collectivités doivent aider à la structuration de filières économiques alternatives : c’est cette politique d’intérêt général que doit financer l’argent public.