À vos moustiquaires !
Attention aux piqûres de tique et de taon … mais aussi de moustique tigre !
Les associations de lutte contre les maladies liées aux germes de tique, comme les organismes officiels de santé ne cessent de répéter « Attention aux piqûres de tique ! ». Ces acariens, les Ixodida, présents dans la nature principalement en automne et au printemps, peuvent se retrouver sur les peaux humaines et animales sur l’ensemble de la métropole.
Si la majorité des personnes a été piquée dans la forêt (64%), près d’un individu sur trois déclare avoir été mordu dans son jardin (30%). Les tiques sont vectrices de pathologies, telles que la maladie de Lyme. Au total 12 000 cas ont été déclarés en 2018. Ces déclarations sont en dessous de la réalité, faute de tests diagnostiques réalisés. Si toutes les tiques ne sont pas porteuses d’infection, une simple morsure par un unique parasite peut suffire pour contracter une ou plusieurs maladies.
RECOMMANDATIONS
Lors d’une promenade dans la nature, des tiques peuvent s’accrocher à votre peau et, si elles sont infectées, vous transmettre une maladie.
- Rester au centre des chemins en forêt comme en campagne.
- Porter un chapeau, des vêtements longs, couvrants, clairs (afin de mieux repérer les tiques), resserrés aux poignets et aux chevilles et des chaussures fermées.
- Éviter que les tiques ne s’infiltrent et puissent piquer la jambe ou tout pli du corps présentant une zone de transpiration ou d’humidité.
- Utiliser des répulsifs sur les vêtements, insecticides pyréthrénoïdes.
- Repérer précocement les piqûres de tique après exposition. Inspecter son corps et celui de ses enfants au retour de promenade, à la recherche d’une tique. Les tiques mordent le plus souvent dans le pli de l’aine, sous les bras, mais aussi le cuir chevelu ou à la base du cou.
- Retirer les tiques au plus vite pour éviter le risque de contamination. Extraire la tique de la peau à l’aide d’un tire tique (disponible en pharmacie et chez les vétérinaires) dans un mouvement circulaire
- Ne pas endormir la tique, par exemple avec de l’éther, avant de l’enlever.
- Désinfecter localement avec un antiseptique.
- Si un érythème migrant apparaît sur le site de la piqûre dans les 30 jours suivants (présent dans 30% des cas seulement) ou si l’on n’est pas sûr d’avoir retiré correctement la tique, consultez un médecin.
Une spécialiste reconnue répond à nos questions
Selon le docteur Muriel Manant Blanc, ex-urgentiste, ancien praticien hospitalier à Besançon : « On compte probablement 3 à 5 % de la population en Franche-Comté souffrant de pathologies liées aux maladies vectorielles à tique. N’oublions pas que des porteurs sains sont observés. En Franche-Comté, les pathologies sont dans l’ordre des plus fréquentes aux moins fréquentes : babésia, rickettsia, borrélia, bartonella, ehrlichia, theileria, anaplasma, coxiella. On parle de piroplasmose chez l’animal pour la babésiose et la theilériose. La tularemie et la fièvre Q se contractent majoritairement par des voies autres qu’une piqûre de tique. Quant à l’encéphalite à tique, elle est rarissime. ».
La clinique est quasi identique pour tous ces germes puisque provoquée par la réponse immunitaire des personnes. Le tableau clinique n’est pas spécifique, mais uniquement le reflet des réponses immunitaires répétitives. La plupart des médecins généralistes ne connaissant pas les autres pathologies, en dehors de Lyme, ne font pas le diagnostic. Même si Lyme n’est pas la pathologie prépondérante. C’est pourquoi des tests diagnostiques plus fréquents seraient utiles. Dans la région Franche-Comté, il existe, chez la majorité des patients, un cocktail de germes : souvent 3 germes sont présents (selon la loterie) chez les personnes diagnostiquées. Les tests diagnostiques sont spécifiques pour chaque germe. Comme pour tous les tests sérologiques et PCR, il existe des faux négatifs à prendre en compte. De même, les traitements sont fonction des germes identifiés. »
Où et par qui se faire soigner des conséquences des germes inoculés chez l’homme par les tiques et les taons ?
Cinq établissements d’expertise de prise en charge, de recours et de coordination s’engagent à respecter les recommandations nationales et à prendre en compte les attentes des patients et des associations. La Bourgogne Franche-Comté comptera deux centres de compétences : Besançon et Dijon.L’association FRANCE LYME à Besançon indique les médecins spécialistes à proximité.
Selon Christophe Lejeune, « C’est une garantie pour le patient que son dossier soit traité par une équipe pluridisciplinaire ». Un début de remède face aux errances de diagnostic. Ce député a mis en place une permanence localisée en Haute-Saône, à Lure. Face à la progression de la maladie due à la prolifération de tiques (une des conséquences du réchauffement climatique), le député milite pour une vaste campagne de prévention.
Conséquences du réchauffement climatique
Selon le Dr Manant Blanc « Malheureusement lorsque le climat change, les moustiques eux-mêmes changent, notamment des moustiques porteurs du Chikungunya, de la Dengue, de Zika et de West Nile prolifèrent. » Dans tous les cas, les symptômes des virus transmis par le moustique tigre sont les mêmes : fortes fièvres ou encore des douleurs articulaires. Ces douleurs peuvent être ressenties jusqu’à une dizaine de jours après une piqûre. Il est vivement recommandé de consulter un médecin en cas de doute.
Une importante canicule sévit en France l’été, en ces fortes chaleurs, on observe une activité croissante des moustiques tigres (aux rayures blanches sur un corps noir). Dans la région PACA par exemple, l’ARS a indiqué le 26 juin 2019 que 18 cas confirmés de dengue avaient été recensés. Le moustique tigre envahit l’Hexagone très rapidement. Il est aujourd’hui bien installé dans 51 départements selon les données 2019 du ministère de la Santé. Mieux vaut alors s’en protéger, éviter des eaux stagnantes près de son domicile et utiliser des répulsifs tout en se couvrant les bras et les jambes. Ainsi, pendant la pandémie de Covid d’autres combats sont à mener.
Pour éviter de se faire piquer, un seul prédateur contre les tiques : les poules !
- Avoir des poules dans son jardin garantit une sécurité pour les enfants.
- Éviter la proximité des bovins des habitations ou installer des poules avec les vaches !
- Les renards contribuent également au cycle de protection contre les tiques en éliminant les rongeurs.
- Favoriser les herbes rases qui évitent la prolifération de tiques.
- Se couvrir lors des promenades, installer des moustiquaires, sinon appliquer du répulsif sur les vêtements.
En savoir + > https://francelyme.fr/site/category/toutes-les-actualites/rencontres/
et https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-antimoustiques-n7841/
Par Nathalie Rude (Romain)
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