la nuit vous dit merci !
La vie est un cycle nourri au quotidien tant par le jour que par la nuit.
La biologie de la quasi-totalité des organismes vivants dépend de leur rythme circadien (cycle biochimique de 24 h) basé sur l’alternance jour / nuit.
Avec deux tiers des espèces actives la nuit, les pollutions lumineuses ont un impact loin d’être anecdotique. En quelques décennies, nous avons bouleversé cette alternance naturelle en développant de manière incontrôlée et disproportionnée l’éclairage artificiel extérieur. La quantité globale de lumière émise la nuit n’a pas cessé d’augmenter : + 94 % en vingt ans seulement et pour le seul éclairage public. Auquel il convient d’ajouter les lumières émises par les publicités, enseignes lumineuses, les façades, vitrines, bureaux non occupés, les parkings et sites privés, les illuminations diverses…
Éclairer le ciel, c’est éteindre les étoiles !
Mais pas seulement. C’est aussi dépenser inutilement de l’énergie, et surtout mettre en danger notre santé et celle des espèces animales et végétales. Les conséquences de l’excès d’éclairage artificiel ne se limitent pas à la privation de l’observation du ciel étoilé. Elles sont aussi une source de perturbations pour la biodiversité (modification du système proie-prédateur, perturbation des migrations, des cycles de reproduction …pour de nombreuses espèces d’insectes, d’oiseaux, de chauves-souris … mais aussi pour l’Homme !).
Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les 11 millions de points lumineux qui constituent le parc d’éclairage public appellent une puissance d’environ 1300 MW, soit la puissance délivrée par une tranche nucléaire récente à pleine charge. L’éclairage public correspond à 41 % de la consommation d’électricité des communes et émet annuellement 670 000 tonnes de CO2.
Quand écologie rime avec économie …
Pour répondre à l’impératif de réduire drastiquement le gaspillage de l’énergie, de nombreuses communes ont décidé de mettre fin à l’éclairage public toute ou partie de la nuit.
C’est par exemple le cas à Amange, Billey (21), Champagney, Chevigny, Dampierre et Petit Mercey, Gredisans, Malange, Monteplain, Montmirey-le-Château, Pagney, Rans, Romain-Vigearde-Champs Vounans, Vitreux, La Barre, Labergement les Auxonne (21), Lavangeot, Montmirey la Ville, Plumont, Serre les Moulières, Orchamps, Rainans, Ranchot, Saligney …
Dans nos villages autour du massif de la Serre, l’interruption nocturne de l’éclairage public permet de substantielles économies. Ainsi le maire de Biarne estime à 2 500€/an le gain de la coupure de cinq heures par nuit. Ce qui amortira vite le remplacement des anciens lampadaires. Le maire de La Barre, première commune jurassienne à avoir coupé son éclairage public, estime utiliser 70% d’électricité en moins. Ce qui se traduit par une économie de 30 à 40%, sur la facture énergétique de la commune.
Agir chez soi
On peut commencer par s’interroger : où, quand et combien de temps la lumière est-elle nécessaire ? Trois principes simples qui font du bien à la nature et au budget : réduire la puissance des ampoules, diriger la lumière vers le sol, limiter le temps d’utilisation.
En savoir + > Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) https://www.anpcen.fr
Correspondant local pour la Franche-Comté : Dominique Delfino dominique.delfino@anpcen.fr
Par Claude Jeanroch (Billey)
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