Un homme passionnément engagé …

Pour la préservation de la Nature et le développement de la biodiversité. Rémy transcende la Nature, la respecte et surtout la fait partager avec beaucoup de pédagogie, accompagné de l’engagement de son épouse Marie. Retraité de l’ONF depuis 2014, en tant qu’ouvrier forestier pendant 15 ans, Rémy a planté des milliers d’arbres : essentiellement des chênes, hêtres, érables, merisiers et quelques alisiers torminaux qui poussent de façon dispersée (essences asociales). Ces derniers trouvent leur utilisation notamment pour les tableaux de bord des avions et des voitures de luxe. En revanche, peu de résineux ont été plantés contrairement aux années 1960-1970. « Je préfère les feuillus beaucoup plus favorables à l’accueil de la biodiversité, la faune et la flore ».

Un homme et des arbres remarquables

Grâce à Rémy Martin, des arbres remarquables peuvent être observés sur notre territoire. « Dans ma fonction d’agent forestier, j’ai aimé privilégier des arbres patrimoniaux. Le chêne de Montfant à Gendrey se trouve dans un îot de protection de 4 hectares et fait partie d’un arboretum ». Un deuxième arboretum sur la commune de Gendrey se situe à la carrière de Goule. Marie, son épouse, passionnée également par le monde végétal a largement participé à l’élaboration des panneaux pédagogiques et des textes sur les arboretums. « Avant de partir en retraite j’ai désigné des chênes que je souhaite qu’on laisse s’épanouir sur plusieurs siècles et vivre complètement leur vie de chêne ». Une vingtaine de chênes ont été répertoriés, deux ou trois par commune - à Auxange, La Barre, Dampierre, Evans, Gendrey, Louvatange, Lavans les Dole, Monteplain, Orchamps, Ranchot - qui deviendront des arbres patrimoniaux … à condition que les consignes soient respectées par tous ! « J’ai planté quelques Cyprès Chauves ou cyprès de Louisiane, malheureusement, plusieurs sujets ont été détruits. Le cyprès Chauve pousse sur des terrains très mouilleux, terrains humides où l’eau est en mouvement. C’est un arbre patrimonial très beau et rare, au port pyramidal, très large à la base, pointu au sommet. Il a des racines pneumatophores, c’est-à-dire aériennes, formant des boursouflures sculpturales au sol. Cet arbre est planté dans le cadre de la diversité des essences ligneuses, pour l’ornement et non pas pour de la production de bois. J’en ai mis deux auprès du chêne de Montfant, dans l’arborétum ». Le Cyprès Chauve est originaire du sud-est des Etats-Unis, il pousse dans les marécages de Louisiane, du Mississippi et des Everglades de Floride. La longévité de l’arbre est de 300 à 500 ans. Le bois du Cyprès Chauve, très dur et imputrescible est utilisé pour les charpentes.

Deux guides en Forêt

« Alors que j’étais simplement dans la production forestière, ma femme m’a aidé à prendre conscience de l’importance capitale de l’écosystème forestier pour l’ensemble du monde vivant et en particulier pour nous les humains. C’est pourquoi nous avons mis sur pied des ‘’rencontres en forêt‘’ au cours desquelles nous entrainions parfois plus d’une centaine de participants au fil du chemin dans l’observation de la diversité des plantes et des sols, du fonctionnement de l’arbre et de ses besoins, des traces animales … Marie préparait toujours un thème de réflexion collective, par exemple : découverte de l’usine géante de recyclage qui fonctionne jour et nuit sous nos pieds grâce à toute la microfaune des décomposeurs (comme le vers de terre) pour produire un humus de qualité. Nous avons réfléchi aussi sur le rôle de la forêt dans la distribution de l’eau, la réduction de notre consommation en eau, le rôle de la forêt dans la dépollution (grâce à la capture de CO2 et la production d’oxygène), comment cesser de gaspiller, réduire nos déchets, recycler, réutiliser, résister à la pub … pour établir enfin une charte du consomm-acteur. Ce cycle vertueux, cette économie circulaire qui fait qu’en forêt rien ne se perd, tout se transforme devrait nous inspirer dans notre vie quotidienne ! Nous avons été heureux de réunir beaucoup de monde. Certains participants, surpris au départ, ont bien vite apprécié la démarche de réflexion intense et ludique dans une ambiance chaleureuse et détendue. Ce merveilleux modèle forestier se débrouille tout seul sans engrais chimique de synthèse ni pesticides polluants, il lui suffit de se montrer respectueux des cycles du vivant ».

Au service du village du Petit-Mercey

Rémy Martin est conseiller municipal depuis 1985. « J’ai interrompu ma fonction d’élu pendant 6 ans entre 2001 et 2008. Puis, j’ai été réélu maire en 2008 et en 2014. Enfin, depuis janvier 2019, Le Petit Mercey forme une nouvelle commune avec Dampierre, qui constitue à présent une commune de 1 230 habitants au total ». L’approche éco-énergétique des élus du Petit Mercey a conduit à la réfection de l’assainissement, à la mise en place d’une liaison piétonne et permis la construction d’un superbe bâtiment communal, fait de bois et d’acier, à la toiture végétalisée. Ce bâtiment devenu aujourd’hui Maison des Associations de Dampierre, a été réalisé avec l’aide du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’Environnement (CAUE), notamment de Madame Julliard, puis grâce aux talents de l’architecte Pierre Guillaume. Labellisé BBC (Bâtiment Basse Consommation), il consomme très peu d’énergie. Des boîtes à livres partagés ont été installées dans chaque hameau, même si chacun continue à profiter de la très dynamique médiathèque Jura Nord à Gendrey.

En quête d’harmonie

« Séduits par la forêt, cet unique écosystème naturel existant encore aujourd’hui, nous avons voulu à notre modeste échelle, créer un ensemble harmonieux et cohérent apportant bien être aux habitants de la commune du Petit-Mercey et d’ailleurs, tout en réduisant au maximum notre empreinte prédatrice et polluante pour notre environnement ».

Nathalie Rude Par Nathalie Rude (Romain, Vigearde et Champvounans)

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