Quels impacts pour la planète ?
La forêt amazonienne brûle et c’est une catastrophe écologique majeure. Elle abrite un quart des espèces mondiales, produit 5 à 10 % de l’oxygène mondial, régule les pluies, capte du carbone…
En 50 ans, près du quart de la forêt a disparu. Et le phénomène s’accélére. En cause : l’agriculture, élevage en tête. Beaucoup de tourteaux de soja brésilien sont importés pour nourrir les animaux d’élevage en Europe (2 millions de t/an en France). Pour rendre la terre cultivable, les défrichements se font par brûlis.
Cette déforestation massive a un vrai impact sur la planète.
Les savanes, que l’on appelle cerrado en Amérique du Sud, sont dépendantes du feu pour leur bon fonctionnement : il leur permet de se régénérer. Mais contrairement aux savanes (ou aux forêts méditerranéennes ou boréales), les arbres amazoniens ne sont pas adaptés aux incendies : ils meurent ainsi que leurs graines, de sorte que la forêt ne se régénère pas, ou mal …
Le problème immédiat que provoquent les incendies est la concentration en particules dans l’atmosphère, bien supérieure aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé et qui cause des détresses respiratoires importantes. À moyen terme, les feux auront des effets sur le climat régional. En temps normal, les arbres transpirent beaucoup, abaissant ainsi localement la température. En perdant des arbres on augmente donc la sensibilité aux canicules. En plus, il existe un lien étroit entre forêts et précipitations. Ici, un tiers des précipitations ont pour origine l’eau transpirée par la forêt et, à la saison sèche, près de 3/4 des précipitations proviennent des forêts ! La sécheresse pendant la saison sèche va donc s’aggraver. Et comme l’eau transpirée ne condense pas forcément sur place mais peut être transportée sur plusieurs centaines de kilomètres, cela concerne une vaste région.
De même, la forêt amazonienne fonctionne comme un véritable puits de carbone. Selon le WWF, elle absorbe de 90 à 140 milliards de tonnes de CO2. En brûlant, elle relâche ce carbone dans l’atmosphère. Entre le 1er et le 26 août 2019, on estime que les feux en Amazonie ont émis 25 millions de tonnes de CO2, soit 7 % des émissions françaises en un an.
Les conséquences ne sont pas seulement écologiques.
L’Amazonie compte 34 millions d’habitants dont 2/3 sont citadins. Même si Sao Paulo, une des villes les plus peuplées au monde, a été totalement plongée dans le noir en pleine journée lundi 19 août à cause de feux de forêt en cours à des milliers de kilomètres, les premiers touchés sont les Indiens. Plus de 420 tribus représentant trois millions d’Indiens vivent en Amazonie, dont une soixantaine en isolement total.
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