Up up up …
de 7h30 à 8h un oiseau répète inlassablement ces trois syllabes identiques dans mon jardin ce 19 avril !
La Huppe fasciée (Upupa epops), très bel oiseau coloré, possède un cri sourd typique. La voici de retour à Menotey comme chaque année où elle restera d’avril à septembre avant de repartir hiverner en Afrique. Plus facile d’entendre cet oiseau que de l’apercevoir car il est assez discret. de fait, si je l’entends presque chaque année début avril, il y avait bien longtemps que je n’avais pu l’observer et le photographier.
Sa crête rousse barrée de noir, qu’elle peut déployer ou non, est un signe distinctif. Elle possède également un bec caractéristique, long de 5 à 6 cm, légèrement recourbé. Son vol ressemble à celui d’un papillon : puissant, ondulant, avec des battements d’ailes lents. Le bocage, constitué de haies, de grands arbres et de prairies, est l’habitat privilégié de la Huppe fasciée. On la trouve aussi dans les vergers où elle construit parfois son nid dans les arbres fruitiers, tout comme dans les murs de bâtiments abandonnés.
Elle fréquente aussi les parcs, les jardins et toutes les zones ouvertes de terre nue ou d’herbe rase où elle peut aisément se nourrir. Son alimentation est composée principalement de larves de coléoptères, de gros insectes comme les sauterelles, les criquets, les papillons, les mouches, les araignées ou encore de limaces qu’elle capture en picorant le sol. Elle trouve les larves dans les écorces des arbres ou dans l’herbe où elle plonge son long bec par à-coups. La période de reproduction de la Huppe fasciée est le théâtre de parades nuptiales composées de vols poursuites, d’offrandes de nourriture et de chants utilisés par les mâles pour charmer les femelles.
Il suffit souvent d’une simple fissure dans un arbre ou dans un mur à cet oiseau pour construire son nid où elle pond de 5 à 7 œufs entre avril et juin. La femelle couve seule pendant 16 à 18 jours. Les petits sont prêts à quitter le nid au bout de 3 à 4 semaines. La Huppe fasciée n’a généralement qu’une seule couvée par an. En arpentant les pelouses des parcs et des jardins pour y trouver des larves, des vers et des insectes dont elle se nourrit, elle rend un grand service au jardinier. La Huppe fasciée est aussi capable de capturer les chenilles processionnaires, véritables fléaux.
Le déclin des populations en Europe semble se poursuivre en dépit des modifications du climat qui en principe devraient favoriser cet oiseau thermophile. La raison majeure en est probablement l’appauvrissement généralisé de l’entomofaune des écosystèmes agricoles au sens large dont l’oiseau dépend entièrement pour sa survie. La raréfaction des gros insectes, qui affecte également d’autres oiseaux comme les pies-grièches, est une conséquence directe de l’emploi massif et généralisé de pesticides.