Le Vietnam montre la voie

Après le Sri Lanka, premier pays à avoir interdit le glyphosate en 2015, c’est au tour du Vietnam de montrer la voie.

Cette décision politique courageuse d’interdire le glyphosate dès le 10 avril 2019 intervient suite au verdict d’un jury fédéral californien, rendu le 18 mars, estimant que le plaignant avait su démontrer « par la prépondérance de la preuve » que son exposition au Roundup était « un facteur substantiel » de son cancer, un lymphome non hodgkinien.

Lors de ce procès opposant Edwin Hardeman à Monsanto, racheté par l’allemand Bayer à l’été 2018, le jury a également condamné la multinationale à verser 80,3 millions de dollars (71,5 millions d’euros) de dommages et intérêts à la victime. En août 2018, un jury californien avait déjà condamné le groupe à verser 289 millions de dollars de dommages et intérêts à Dewayne Johnson, un jardinier atteint d’un lymphome non hodgkinien qu’il attribue au Roundup. Si la peine a été ramenée à 78 millions de dollars en appel, le jugement a été maintenu sur le fond.

Selon le Wall Street Journal, Bayer fait face aux poursuites de 11 200 agriculteurs, jardiniers et autres utilisateurs du Roundup. La multinationale fait pour le moment le choix de dissimuler le risque, en annonçant avoir provisionné 660 millions d’euros dans son bilan pour risques judiciaires.