ne peut être une solution face au dérèglement climatique

la justice donne raison pour la 5ème fois, à France Nature Environnement et confirme que le projet est bel et bien illégal.

La décision du tribunal administratif de Bordeaux du 28 mars portant sur le fond de l’affaire, confirme le bien-fondé du retrait par la Préfète de l’arrêté autorisant la retenue de Caussade.

Après avoir étudié l’ensemble du dossier, la justice donne raison pour la 5ème fois, à France Nature Environnement et confirme que le projet est bel et bien illégal. Une digue devait barrer le ruisseau de Caussade pour créer un lac artificiel de 920 000 m3 pour l’usage d’une vingtaine d’irrigants. Le tribunal rappelle que ce projet ne répond en rien à une gestion soutenable de l’eau pour les habitants d’un territoire où l’on manque d’eau régulièrement. L’absence de contribution du projet à l’adaptation des productions agricoles au changement climatique est sanctionnée. En clair, dans un contexte où l’eau se fait de plus en plus rare, le barrage se remplira de plus en plus difficilement, et n’est donc en rien une solution.

En toute illégalité, la Coordination Rurale, syndicat à la tête de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, a pris des pelleteuses, saccagé la nature et revendiqué « l’inauguration » du barrage. Afin de retrouver sa crédibilité en matière de gestion partagée de l’eau, l’État doit organiser de toute urgence la remise en état du site mais aussi obliger à la compensation des dommages d’ores et déjà réalisés sur la nature. Il ne peut en effet y avoir aucune complaisance avec la délinquance écologique. Le projet de Caussade est l’illustration d’une fuite en avant des irrigants face aux effets du changement climatique.

Le réchauffement en cours de plus 2 à 4 degrés a pour conséquence des sols plus secs, des nappes souterraines qui ont plus de difficultés à se recharger et qui in fine alimentent moins les cours d’eau… Les situations de stress hydrique risquent de devenir plus fréquentes et les sécheresses plus longues, voire pluriannuelles. L’adaptation à la crise climatique ne peut dès lors qu’être collectivement menée, en fonction de tous les enjeux à l’échelle du bassin versant, ce qui est le rôle du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux.

Il serait irresponsable de laisser quelques-uns construire leur propre barrage, s’accaparer cette eau devenue rare.

Les pouvoirs publics ont pour rôle de ne pas céder aux sirènes des intérêts corporatistes mais bien de définir des projets de territoires partagés. Les Assises de l’eau en cours doivent rappeler cette nécessité d’intégrer tous les enjeux et usages en donnant une priorité claire à la sobriété de nos consommations, à la reconquête de la qualité des eaux et aux solutions fondées sur la nature qui permettent une gestion globale et équilibrée de la ressource vitale qu’est l’eau.