Amateurs et professionnels, un point commun : la passion de l’abeille

Passionné depuis l’âge de 15 ans Patrice Cahé s’est occupé d’une vingtaine de ruches durant sa scolarité. Un bac scientifique, puis un BTS agricole en poche, il fera plusieurs saisons sur de grosses exploitations (plus de 1000 ruches) dont 6 mois au Canada, avant de s’installer à 25 ans en tant qu’apiculteur professionnel à Dole en 1996. Aujourd’hui, son cheptel est constitué de 500 colonies, réparties sur une vingtaine d’emplacements, tous situés dans le Jura.

Une filière agricole

L’apiculture est une filière d’élevage à part entière, produisant l’un des rares produits agricoles non transformés avant la vente. Le métier requiert un savoirfaire et des connaissances pointues : les méthodes apicoles doivent être adaptées à la race des abeilles, à la taille de l’exploitation, au climat et à la végétation environnante des ruches. L’apiculteur doit souvent faire face à de nombreux problèmes : mortalité des abeilles, climat, production irrégulière … Pour Patrice Cahé il n’y a aucun doute, les pesticides sont pour beaucoup dans la mortalité des pollinisateurs. Les ruches sont souvent porteuses saines des maladies. Mais quand l’environnement est pollué par les pesticides, les colonies sont décimées. Les substances insecticides de la famille des néonicotinoïdes sont toxicopathologiques. Les fongicides de type SDHI sont également nocifs pour les insectes, et probablement pour les humains, quoiqu’en disent les fabricants(1). La mortalité qui est en moyenne de 30% en Franche- Comté se fait beaucoup plus sentir chez les amateurs qui n’ont pas les connaissances nécessaires pour entretenir leur cheptel. Patrice Cahé considère qu’il n’est pas viable d’avoir moins de 10 ruches. Il est maintenant indispensable de nourrir, de traiter en temps utile, de renouveler les reines en faisant des essaims artificiels, de renouveler les cadres de cire. Il faut savoir conserver les meilleures colonies et éliminer les mauvaises.

Impossible apiculture biologique ?

Patrice Cahé essaye au maximum de calquer ses pratiques sur les cahiers des charges de l’apiculture biologique, mais cela ne lui permet pas de faire labelliser ses productions. Les abeilles allant butiner à 3 km à la ronde, c’est quasiment impossible de trouver des emplacements pour implanter des ruchers répondant aux exigences environnementales dans le nord du Jura.

‘‘les pesticides sont pour beaucoup dans la mortalité des pollinisateurs...’’

Bien qu’en 2018, l’un de ses ruchers de 24 colonies implantées dans la vallée de l’Ognon ait été décimé en quelques semaines, il constate que la prévalence des maladies a diminué depuis le moratoire sur les 3 substances jugées les plus préoccupantes. Cela dit il reste encore du chemin à parcourir ! Initié en 2008, le plan Ecophyto avait pour objectif de réduire de 50% l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans un délai de 10 ans. Sur cette période, la consommation a en réalité augmenté de 22%

(1) https://www.liberation.fr/france/2019/01/16/les-fongicides-sdhi-sont-un-cas-d-ecole-pour-appliquer-le-principe-de-precaution_1703377

En savoir + > http://lafermeaumiel-jura.fr/

GAEC la Ferme au Miel, 83 rue de la Résistance à Dole

03.84.72.05.29

le gîte et le couvert pour les abeilles !

Dans la nature, les essaims s’installent dans des cavités d’une capacité intérieure de 50 litres, assez pour pouvoir stocker le miel, mais pas trop afin de ne pas s’épuiser à chauffer en hiver. Les abeilles choisissent souvent des lieux en hauteur, environ 3,50 mètres, pour se protéger des prédateurs. C’est pour ça qu’on les retrouve souvent dans les cheminées ou les toits de maison. Jamais elles ne s’installeront dans un endroit sans eau ni nourriture. Comme les humains, d’ailleurs.

Claude Jeanroch Par Claude Jeanroch (Billey)

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