Romain Vigearde, commune rurale de 200 habitants, est à 25 km de Dole
La municipalité apporte un soutien actif à l’installation de trois petites fermes bio : deux couples de maraîchers et un éleveur de porc et agneau. Nathalie Rude, maire de la commune, accueillait le 19 juillet 2017 un atelier collectif sur l’utilité sociale des activités agri-rurales en présence de plusieurs maraichers bio du secteur : Guenièvre Rudolf, Fréderic Striby, Thomas Seguin et Johann Thery, éleveur. Participaient également Colette Pélissier et Claude Pinsard, Denis Lepicier et Annick Wambst membres du CIVAM le Serpolet, et Pascal Blain de Serre Vivante.
Quel avenir pour les petites exploitations ?
Le réseau CIVAM a engagé en 2016 une étude-action pour mieux comprendre le fonctionnement des exploitations qu’il accompagne. La première phase a consisté à analyser 10 fermes dans différentes régions de France en se référant à la notion de système d’activité, dont celle d’Adrien Gimbert et Guenièvre Rudolf, couple de jeunes maraîchers, installés depuis janvier 2015 à Romain. Après avoir bénéficié d’une période de test agricole de 6 mois avec Le Serpolet, ils ont trouvé grâce au soutien du réseau local à acquérir la ferme située en lisière du village (encore non habitable), un grand hangar et un peu plus de 3 ha de terrain.
Après deux ans d’existence
Pour Guenièvre « la première année est consacrée à l’achat du matériel, c’est seulement la deuxième année que l’on commence à faire rentrer de l’argent. Depuis l’installation, la ferme est équipée d’une serre à plants bâchée qui permet d’améliorer la production de plants. Nous assurons la commercialisation sur différents marchés locaux, entre autre le marché de producteurs de Dole et la CoopérActive paysanne ». Frédéric, l’autre maraîcher installé à Romain, commercialise des paniers via une AMAP qu’il a mis en place après avoir réuni les habitants intéressés dans un rayon de 2 km. Ensemble, ils ont développé de la vente directe des produits des deux fermes, mais aussi d’autres producteurs partenaires, dans un mini marché local tous les vendredis de 17 à 19 h à la ferme du Grand Potager.l’agriculture bio génère un volume d'emplois de +66 % par rapport à l’agriculture chimique
Des pistes de commercialisation ?
La commercialisation reste une préoccupation. Parmi les pistes étudiées, la restauration collective semble une des plus intéressantes. Les conditions d’accès ont été évoquées par les producteurs et constat est fait qu’il manque sur le secteur une légumerie collective pour mieux répondre au cahier des charges de cette restauration. Celle de Lons opérationnelle depuis 2015 a largement fait ses preuves : la cuisine centrale dispose d’un équipement pour préparer 200 tonnes de légumes à l’année. Le réseau de maraîchers installés actuellement dans le nord Jura permet sans doute de répondre aux volumes importants demandés. Ils vont très rapidement se réunir entre eux pour parler des modalités d’un tel projet pour ensuite rencontrer les responsables de la “Grande Tablée”, cuisine centrale à Dole.‘‘il manque une légumerie ...’’
Pourquoi pas un magasin paysan …
Les quatre producteurs ont aussi échangé sur l’opportunité et la faisabilité de créer un magasin collectif. De l’immobilier adapté existe à Orchamps, commune voisine qui pourrait être intéressée par les produits locaux. Reste à régler le problème du coût et de la disponibilité de chacun. Guenièvre évoque également l’utilité d’un atelier de transformation pour valoriser les productions en cas de surplus : tomates, courgettes, courges, …
De nombreuses retombées positives
A également été abordée l’utilité sociale de ces petites fermes. Ces activités apportent de l’emploi, dynamisent l’économie locale, favorisent les circuits courts en contribuant au maintien des populations, dont les personnes âgées, en améliorant l’offre alimentaire de proximité. Elles permettent de tisser du lien, de redonner de la vitalité aux villages. Elles ont aussi un impact positif sur le plan environnemental : moins de déchets car moins d’emballage et de pertes, impact positif sur le paysage, respect de l’environnement, qualité des terres, produits sains et redécouverte parfois de produits oubliés. Pour permettre à d’autres de s’installer, il est primordial de réfléchir à d’autres débouchés, la vente directe a semble-t-il atteint ses limites et si chacun garde son identité il est important de fédérer ensemble un gros projet, vital pour la pérennité de ces structures…
CIVAM, Késako ?
Les Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural sont des groupes d’agriculteurs et de ruraux qui, par l’information, l’échange et la dynamique collective, innovent sur les territoires.
En savoir + > http://www.civam.org
Le Serpolet 27 rue de la Sous-Préfecture 39100 DOLE Tél: 06 44 02 91 23
Par Pascal Blain, président de Serre Vivante.
Cliquez sur l’image pour accèder au texte publié dans le bulletin 44 …