Museau allongé, oreilles pointues, queue longue et touffue …
Sa silhouette est connue de tous. Mais cet animal si familier est toujours considéré à tort comme un nuisible…
Le Renard européen (Vulpes vulpes) est un carnivore appartenant à la famille des canidés, comme le chien et le loup. Bas sur pattes, il pèse entre 6 et 9 kg et mesure entre 60 et 90 cm du museau à l’arrière du corps, auxquels il faut ajouter plus de 40 cm pour la queue ! Sa fourrure va du beige au roux, parfois jusqu’au marron. Ses lèvres, son menton, son ventre et la pointe de sa queue sont généralement blancs, mais peuvent être plus foncés. L’extrémité des pattes et l’arrière des oreilles sont noirs. Chez certains, une fine bande noire se dessine entre le coin de l’œil et le bord de la gueule. Si le renard a des caractéristiques physiques proches du loup, son opportunisme et sa capacité d’adaptation aux conditions fournies par l’environnement rappellent aussi le chat : un déplacement souple et furtif, une taille modeste qui l’empêche de s’attaquer à de grandes proies, une pupille verticale et de longues moustaches ultra-sensibles qui l’aident à se faufiler en un éclair dans les passages les plus étroits.
Un chasseur sachant chasser
Doté d’une bonne vision nocturne, c’est surtout grâce à son odorat fin et son ouïe très performante qu’il détecte, sous terre ou dans l’épaisse végétation les petits rongeurs, ses proies de prédilection, en particulier les campagnols. Sa technique de chasse est originale : après avoir repéré sa victime, il s’arrête, affine la localisation avec son odorat et ses oreilles, bondit en l’air et retombe sur sa proie qu’il cloue au sol. Un seul renard peut consommer ainsi plusieurs milliers de rongeurs par an ! En bon opportuniste, il complète ce régime avec tout ce qu’il trouve au fil des saisons : lombrics, amphibiens, insectes, fruits, oiseaux (y compris de basse-cour), charognes. Il lui arrive même de faire des provisions qu’il dissimule sans en oublier les cachettes.
Renard des villes, renard des champs
Au fur et à mesure que les villes ont grignoté la campagne, le renard s’est adapté à cet habitat artificiel. Il y a adopté une vie nocturne, profitant du gîte et du couvert. La cohabitation avec l’homme et ses animaux domestiques y est pacifique, si ce n’est les poubelles renversées, les gamelles du chat vidées ou les abris de jardin, les garages et les massifs floraux squattés faute de terriers.
Esprit de famille
Il dispose d’un large répertoire de cris, jappements et aboiements, mais il utilise surtout la communication olfactive. Il dépose crottes, urine et sécrétions sur des grosses pierres, des taupinières ou des piquets de clôture. Ces dépôts malodorants qui servent à délimiter le territoire, à informer sur le sexe de l’individu ou encore son état physiologique jouent un rôle important, surtout lors du rut qui s’étale de décembre à février. Le mâle devient alors plus agressif envers ses congénères et parcourt de plus grandes distances pour trouver une partenaire qui, elle, n’est fertile que quelques jours courant janvier-février. Les petits, pesant à peine 100 g, naissent 53 jours plus tard dans un terrier squatté, souvent celui d’un blaireau. Pendant les deux premières semaines, le mâle ravitaille la mère qui garde ses petits au chaud. Au bout d’un mois, revêtus d’une couleur chocolat, ils commencent à sortir du terrier. En juillet, devenus roux comme leurs parents, ils pèsent déjà 2 kilos et mangent chacun près de 3 kilos de nourriture par semaine. Ils explorent de plus en plus les environs pour finalement chercher un nouveau territoire vers septembre. Pendant longtemps, on a cru le renard solitaire. En réalité, les années fastes, un couple peut accepter sur son territoire, en plus des jeunes de l’année, des jeunes des années précédentes ou un vieux parent. Le clan ne dépassera pas 5 adultes au maximum.
Un maillon essentiel de la biodiversité
Aujourd’hui le renard n’est plus porteur de la rage et il suffit de fermer le poulailler pour l’empêcher de toucher aux poules. S’il s’attaque au gibier, il s’agit d’oiseaux d’élevage incapables de se défendre et lâchés pour la chasse. Il n’est pas non plus responsable de la raréfaction du lièvre. S’il croque des espèces en voie d’extinction comme le Grand Hamster, il n’est qu’un épiphénomène dans leur disparition. Il est un maillon essentiel dans les écosystèmes où il est un auxiliaire de l’agriculture en régulant les petits rongeurs et en jouant le rôle d’équarisseur naturel. Et non, il ne pullule pas, ses effectifs s’autorégulent sans intervention de l’homme en adaptant sa reproduction aux proies disponibles. Pourtant, aujourd’hui encore, 500 000 renards sont tués chaque année, par presque tous les moyens : tir, piégeage et déterrage et ce, de jour comme de nuit, toute l’année, même en périodes de reproduction et d’élevage des jeunes.‘‘un auxiliaire de l’agriculture’’
échinococcose alvéolaire :
des mesures de prévention simples existent dans les zones infestées (le Nord-Est de la France et le Massif central) : consommer cuits à plus de 60°C les plantes, légumes et fruits poussant au sol, se laver les mains soigneusement après des travaux de jardinage, après tout contact avec les animaux et avant chaque repas, vermifuger plusieurs fois par an, chiens et chats avec un produit spécifique contre ce parasite.
Stéphanie Morelle, Chargée de mission biodiversité à FNE
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