Ce tableau est signalé dans l’inventaire de séparation de l’Église et de l’État de 1906.

On apprend ainsi qu’il a été peint au XVIII e siècle et donné à l’église du village par la famille seigneuriale des Toulongeon. Il est haut de 2,40 m et large de 1,38 m.

En raison de son intérêt artistique et patrimonial, il a été inscrit au titre des Monuments Historiques en 1999. Sa restauration a été confiée à l’atelier Garcia-Darowska à Aubervilliers en 2015. L’iconographie de la Scène de l’Assomption paraissait de belle qualité mais l’altération de la couche picturale due à un important réseau de craquelures en surface, ne permettait pas d’apprécier la fougue de la composition. De nombreux repeints alourdissaient et rompaient l’homogénéité de la peinture. Le sujet décrit la montée au ciel de la Vierge Marie.

Selon la tradition théologique, on pensait que Marie était montée aux cieux, dans la gloire, sans connaître la corruption physique. Cette croyance, très ancienne, fut définie comme dogme religieux par l’Église catholique en 1950. La composition l’illustre parfaitement : on voit sur la toile les apôtres, stupéfaits de voir la Vierge quitter le tombeau où elle reposait, pour s’élever dans les airs sous les regards médusés des témoins de la scène.

De fait, les apôtres ont des attitudes gestuelles et théâtrales. Signalons aussi le traitement en esquisse de certains visages «typés», dans un camaïeu d’ocre afin d’exprimer la multitude des témoins. A l’issue de la restauration, pas de signature précise, mais la promesse d’un atelier usant d’une gamme chromatique audacieuse (le jaune ambré de la tunique de l’apôtre de dos, le vert « acidulé » de son compagnon). Le tableau ne copie pas un modèle précis mais la composition est d’esprit classique dans la lignée d’Annibal Carrache et de Philippe de Champaigne.

Texte et photo Sylvie de Vesvrotte par Sylvie de Vesvrotte, Conservateur déléguée des Antiquités et Objets d‘Art du Jura