Au service des pelouses sèches !

Le lieu-dit «Chaudes au Loup» à Rainans abrite une pelouse sèche dont la situation géographique est stratégique au sein du réseau de pelouses du pourtour du massif de la Serre.

En complément de la pelouse de Cros de Bois à Chevigny, elles permettent toutes deux le maintien d’une connexion écologique viable entre les milieux secs des avants monts dolois (Mont Roland, Mont Joly, etc.) et ceux du nord du massif. Le site de Chaudes au Loup accuse un degré de fermeture important mais bénéficie d’un pâturage bovin limitant son enfrichement. Elle présente ainsi une variété de milieux enfrichés, de clairières, de sous-bois et de pelouses très intéressante du point de vue de la biodiversité (Engoulevent d’Europe, orchidées, etc.).

Le chantier éco-citoyen

Les bénévoles participant au chantier éco-citoyen du 12 décembre dernier, soutenu par le Grand Dole et la commune de Rainans, ont permis de donner un «coup de pouce» aux bovins en limitant la progression du prunellier sur le réseau de petites pelouses résiduelles, de conforter et de recréer des connexions entre celles-ci.

Aux bovins de poursuivre leur travail par le pâturage, le piétinement et la casse de branches à chaque passage.

Une quinzaine de personnes ont participé à cette opération, réunissant des habitants et des élus de la commune mais aussi des communes riveraines, des volontaires de Jura Nature Environnement, de Dole Environnement et des Amis de la Nature de Dole et même des personnes extérieures au territoire, venant par exemple de Salins-les-Bains, de Champagnole ou encore de Pont-de-Poitte. L’occasion était donc donnée de faire découvrir le nord Jura, méconnu de ces jurassiens, et toute la convivialité associée à ce type de chantier, avec un temps de repas ayant donné des échanges enrichissants et sympathiques.

ouverture d'un couloir ouverture d'un couloir

L’idée de reproduire l’opération sur ce site, notamment pour réouvrir et entretenir un sentier existant mais embroussaillé, a émergé … Rendez-vous en fin d’année 2016 !

Des nouvelles des autres pelouses

Le Département, grâce à sa politique Espaces Naturels Sensibles, a enclenché des travaux sur le site du Bermont à Saligney pour permettre le pâturage par des moutons, en remplacement de la fauche annuelle réalisée par la commune. Cette gestion se réalise en prenant en compte les enjeux du site à savoir le maintien de la fréquentation par le grand public, la préservation des arbres et arbustes écologiquement remarquables, notamment une belle diversité de rosiers sauvages, et la conservation des fourrés à prunelliers, refuge des sangliers.

Concernant le mont Guérin, sur les terrains propriétés du Département et de la commune de Montmirey-la-Ville, le projet de restauration et de gestion durable des pelouses est suspendu à la possibilité de mise en place d’un pâturage tournant sur le réseau de parcelles ouvertes de part et d’autre de l’enceinte néolithique. En effet, la réouverture raisonnée des pelouses ne peut être réalisée sans garantie d’un entretien durable par des moutons par exemple.

orchis brulé orchis brulé
ophrys abeille ophrys abeille
Vincent Dams par Vincent Dams, animateur Nature à JNE,

Richesses des pelouses sèches

Le Massif de la Serre, de nature granitique au cœur d’un substrat calcaire, est une originalité dans le Jura qui se traduit par la présence d’habitats naturels spécifiques à ces milieux acides. Cette originalité est renforcée par l’existence de coteaux calcaires sur le pourtour du massif forestier, accueillant des formations de pelouses sèches riches en espèces floristiques d’intérêt patrimonial, offrant en particulier une grande richesse en orchidées. Ces pelouses, ainsi que les prairies naturelles, habitats ouverts jouent par ailleurs un rôle considérable pour le déplacement des chiroptères et leurs territoires de chasse. Les pelouses sèches présentent un intérêt patrimonial fort. En effet, leur organisation en réseau autour du massif favorise les échanges écologiques, indispensables à la pérennité des espèces qu’elles abritent. La préservation de ces milieux passe par la conservation et l’entretien de cette dynamique, le pâturage restant le moyen le plus adapté sur une durée longue. En effet, ces milieux souvent abandonnés et parfois menacés par le développement des activités de loisirs, conservent des intérêts non négligeables : ils peuvent fournir un fourrage intéressant car riches en espèces floristiques, être utilisés par les apiculteurs, ou encore constitués des réserves de biodiversité, permettant la conservation d’espèces de faune et de flore d’intérêt patrimonial, remarquables à une échelle locale. En savoir +> http://www.jne.asso.fr

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