Il faut bien des carrières pour faire des routes !
Sans doute, mais on ne construit plus vraiment de routes aujourd’hui … De plus, tous les projets de carrière ne se valent pas. L’exploitation du sous-sol, comme l’exploitation forestière, doit être raisonnée. L’exploitation d’une carrière doit tout d’abord répondre à un besoin public en matériaux. Elle doit également minimiser la destruction de l’environnement et les nuisances pour les habitants.
Le projet d’extension de la carrière de Moissey, au cœur du site Natura 2000 du Massif de la Serre répond-il à ces critères ?Avis d’enquête publique : l’enquête publique est une procédure qui permet à chacun de s’exprimer, en toute liberté sur un projet soumis à l’autorisation de l’État. Au niveau pratique, c’est très simple. Chacun peut soumettre ses remarques à un Commissaire enquêteur lors des permanences de ce dernier (en mairies) ou par courrier. Informez-vous auprès des mairies, sur notre site ou sur les sites des services de l’État. ‘‘ C’est aujourd’hui qu’il faut agir ! ’’
Chacun d’entre vous pourra s’exprimer sur le sujet lors de l’enquête publique qui aura lieu très prochainement. Après il sera trop tard !
L’association « Sauvons le Massif de la Serre » relève que beaucoup des points noirs qu’elle dénonce (utilité publique, matériaux stériles, bruits, camions, horaires) sont également mis en question dans l’avis de l’autorité environnementale rendu le 30 mars (document disponible sur le site de la DREAL Franche Comté). Peut-être ne sont-ils pas juste des hurluberlus, « empêcheurs de creuser profond » ? A vous de juger.
Utilité publique
La roche extraite du sous-sol est un bien public. Elle doit être utilisée en fonction des besoins publics et non pas pour la simple rentabilité de l’exploitant privé. L’eurite de la Serre est un matériau de très bonne qualité. Son utilisation est limitée aux couches de roulement des autoroutes et autres routes à forte circulation. La demande du carrier porte sur 3 millions de tonnes sur 10 ans. Ce chiffre est plus de 4 fois supérieur aux besoins estimés par les services de l’État dans le schéma directeur des carrières. Ces besoins pourraient largement être satisfaits par les carrières proches, déjà autorisées pour une longue durée, et qui ne présentent ni contrainte écologique forte, ni impact pénalisant sur les habitants. Pour Sauvons la Serre, il est clair que si la demande devait être acceptée, ce matériau serait encore gaspillé et vendu pour tout type d’utilisation.
Pourvu que cela rapporte…
Le filon d’Eurite, qui fait l’objet de la demande, est enfoui très profondément sous d’autres roches. Ces « matériaux de découverte » représentent plus de 2,8 millions de m3 à extraire (soit l’équivalent de la pyramide de Keops !) simplement pour atteindre le filon. La valeur guide pour le taux de découverte donnée par les services de l’état est de 30 %. La demande indique un taux de 377 % … A quoi sert donc le travail des services de l’état, si c’est pour ne pas s’en soucier ?
Ce mode d’exploitation a aussi comme conséquence de multiplier les nuisances locales avec une augmentation très importante du nombre d’explosions et un volume à déplacer équivalent à plus de 40 tombereaux de 70 t par jour, pendant 220 jours ouvrés, pendant 10 ans… Une autre conséquence désastreuse serait la création de trous béants dans le paysage de plus de 70 m de profondeur, environ la hauteur de la collégiale de Dole !Nuisances
les exploitants se doivent d’investir pour minimiser les nuisances. La demande du carrier prévoit à l’inverse une augmentation du nombre de camions, du nombre d’explosions… L’impact du bruit subi par les habitants est tellement minimisé dans le dossier que cela en est grotesque. Rappelons que la réglementation demande 1000 m d’éloignement entre le site d’extraction et les habitations, ici il y a 830 m. Pour parfaire le tableau, la demande officielle porte sur une exploitation possible jusqu’à 22 h et les samedis matin, contrairement aux promesses faites par Monsieur Pernot … Pouvons-nous accepter ces nuisances, la dégradation du cadre de vie, la dépréciation des biens immobiliers au seul titre de la rentabilité privée ?
Agir maintenant
La prolongation de la carrière c’est aussi la destruction à petit feu du Massif de la Serre. Cette demande, n’est qu’une étape. Le projet d’une carrière géante coupant le massif en deux, de Moissey à Serre les Moulières existe toujours, sous forme de « variante », dans le dossier du carrier…
Nos impôts pour autoriser les camions de la carrière à emprunter la Serre !
Si l’un ou l’une d’entre nous détruit un bien public, il paye la note. Les camions de la carrière bénéficient quant à eux d’une autorisation spéciale pour traverser la Serre via la D37. Vu leur tonnage, ils dégradent très fortement les chaussées. Et nous tous payons la note … Il est intéressant de noter que beaucoup d’élus locaux, pourtant si sensibles aux économies en cette période de crise, semblent trouver cela normal. Posez-leur la question !
Pour plus d’information : https://www.youtube.com/watch?v=nLzU_bx2K_A
Cliquez sur l’image pour accèder au texte publié dans le bulletin 41 …